19.11.11

Quand je descends la rue des Saints-Pères pour reprendre le métro, mon cœur se serre toujours un peu au moment où je dépasse l'inscription sur le trottoir. Rejoins-moi vite. Je l'ai pensé, souvent, beaucoup, sans jamais osé le dire parce que la trouille, parce que pas le bon moment, parce que le train, et puis l'avion un peu aussi. Maintenant que je n'ai plus la possibilité de le dire je le pense encore plus, espérant des propriétés incantatoires cachées. Apparemment pas.
Alors je traverse Paris, j'achète un pain des amis que je ramène à la maison pour faire plaisir, aussi un peu parce que j'ai l'impression d'accomplir un acte hautement subversif en me baladant du pain à la main, moi qui n'en achète quasiment jamais. Je passe acheter un livre chez le libraire dont je suis secrètement un peu énamourée et que je n'ose même pas regarder dans les yeux quand je lui tends ce que je veux ramener chez moi, de peur de lire toute la désapprobation du monde dans son regard.
Je compte les jours qui me séparent des vacances de Noël, histoire d'avoir un prétexte pour rester au lit jusqu'à des heures indécentes, j'attends la sortie du prochain film d'Emmanuel Mouret, j'attends des jours meilleurs.

1 commentaire:

  1. Je n'ai jamais vu de film d'Emmanuel Mouret. Lequel me recommandes-tu?
    Je n'achète quasiment jamais de pain non plus, juste pour faire plaisir, comme toi (ça marche pas mal). Surtout qu'il sent bon la noisette, le pain des amis.

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