20.2.12

Quand C. a prononcé le prénom de L., pas vu depuis plus d'un an et pour cause, je me suis senti me mettre à pleurer derrière ma tasse de thé levée in extremis pour cacher les larmes. Je pensais pourtant l'histoire réglée depuis longtemps, il faut croire que le froid, le vent, le café glauque du boulevard ont eu raison de ma dignité qui, même si j'y tiens beaucoup, n'existe plus trop je crois.
Les pages des livres se tournent difficilement et les séances de cinéma se font plus rares, même si. L'hiver traîne en longueur et je sais déjà qu'une fois arrivés au printemps il ne me manquera pas, la faute aux défections qui s'enchaînent et à la vie qui se traîne.
Pourtant, je me suis surprise à feuilleter les programmes en me demandant quoi proposer, à prononcer le même prénom dix fois par conversation, à des occasions qui se justifient plus ou moins. Je m'étais pourtant jurée de ne pas lever les yeux, de ne pas regarder, de ne surtout, surtout pas m'intéresser, trop dangereux. On ne sait jamais. Pourtant, devant la bouche de métro, mon cerveau a cessé de fonctionner et je n'ai rien, rien pu dire, pourtant je n'avais rien pensé d'indicible. Alors je me suis tue et j'ai descendu l'escalier, penaude.